vrijdag 19 september 2014

Souk

Souk
Le mot souk en Arabe désigne 'marché'. Par exemple: souk djel tomobilettes désigne marché des voitures. Souk djel goudra: marché aux légumes. Le marché hebdomadaire, qui a lieu au ciel ouvert.
Pour les occidentaux, le souk c'est le quartier commercial d'une ville (kasba) arabe. Ce quartier se trouve souvent au centre de la ville, dans de petites ruelles constituant un vrai labyrinthe, où peu de soleil entre.

Quand ma femme veut préparer un grand repas, avec au moins trois plats à partager avec au moins dix personnes, elle va au souk. En voiture, bien sûr. Que je conduis. J'avais l'habitude de garer ma voiture à la 'place du marché aux légumes', de parler avec mon ami gardien de parking à ce marché, de boire quelque chose en attendant ma femme et une de ses sœurs. Car ma femme avait peur que je l'accompagne à cet endroit fermé. Peur, connais pas. Elle oui.

La dernière fois, toutefois, mon parking avait disparu, la place étant en travaux d'aménagement. Pas de pote avec qui parler. Le petit magasin – crémerie était fermé. Pas de quoi boire. Alors, j'ai accompagné ma femme.

J'ai tout de suite compris pourquoi Roland Barthes était attiré par le souk. Surtout celui de Marrakech où je me suis arrêté, les pieds cloués par le regard d'un homme bleu. Le souk est une place très intime, où le contact avec autrui, le commerçant, est direct. On peut facilement négocier le prix.

À aucun moment, je n'ai eu peur. Au contraire, je me régalais. On y trouve vraiment tout, fruits, légumes, huiles, pain, farine, etc. Les produits finis tels les sandales ou autres chaussures, chemises, pantalons, se trouvent dans un souk de l'autre côté de la place du marché. Entrer dans un tel labyrinthe était pour moi comme entrer dans mes propres idées, images, paroles. J'y pèse, j'y pense, j'y dépense.

Quant au vrai souk, le marché hebdomadaire, je le raconterai une autre fois. En attendant, ceci, plus ou moins proche du sujet:

Ce matin-là au café Bagdad et la nuit à la galerie de lapin

poème bilocal ou comment parfois le poète peut vraiment se trouver partout)

La sueur décide elle-même
de tomber froide. Au débotté
nous mettons nos bottes,
tout en faisant attention
à la pierre d’achoppement.

Est-ce que ça avance?
Ou faut-il tirer sur la carotte?

Poltron comme un lièvre
qui a peur de la carotte, se cassant.
S’il la mange, il se remet.

Les exploitants du café,
quels étrangers, fouinent
et n’hébergent personne,
mettant la main à la crosse
à merveille.